Sports. Beach-volley. Dimanche 9 novembre à Héraklion, les Rétais ont décroché le premier titre européen de l’histoire du club. Les filles, parmi les favorites, ont chuté en quart de finale.
Ils l’ont fait ! Au terme d’un parcours monstrueux, les Rétais sont champions d’Europe. « Patience et solidarité auront été les maîtres-mots de la compétition », note Joadel Geneviève-Gardoque (3e à droite). © CEV
Emmanuel Legas
Historique, exceptionnelle, fantastique, magique, héroïque… N’en jetez plus ! En cette soirée du 9 novembre, les superlatifs pleuvent sur Héraklion (Grèce) pour accompagner la victoire des “Dieux” du Ré Beach Club (RBC) en finale de la coupe d’Europe des clubs. « C’est une grande surprise pour nous, confie le président du RBC Yann de Kergret. Un territoire de 18 000 âmes sacré champion d’Europe, dans un sport collectif, je pense que l’on mérite une citation au Guinness book des records ! »
En qualifiant ses deux collectifs (masculin et féminin) pour cette compétition, sorte de Champions league du beach-volley avec les champions et/ou vice-champions des plus grandes nations européennes, le RBC avait déjà marqué les esprits. Bien que têtes de série n° 4 du tournoi, les Rétais ont su déjouer les pronostics pour aller chercher le trophée. « Quasiment tous les clubs présentaient une équipe forte, et une autre on va dire moyenne. Notre victoire a reposé sur l’homogénéité de nos six joueurs », estime le président.
« Nos joueurs ont l’habitude de s’entraîner ensemble et cela fait deux mois que l’on prépare cette compétition. Contrairement à d’autres clubs, on n’a pas fait appel à des mercenaires au dernier moment pour gagner. On est restés tout simplement nous-mêmes », ajoute Loïc de Kergret, l’entraîneur.
La machine rétaise n’a pas mis bien longtemps pour tourner à plein régime avec un troisième et dernier match de poule remporté avec la manière face aux Tchèques du club de Strahov. « Les mêmes qui nous avaient battus à Ljubljana (Slovénie) en phase qualificative (les Rétais avaient décroché leur billet en tant que meilleurs deuxièmes sur l’ensemble des groupes, Ndlr). Un match révélateur de leur capacité mentale », souligne Yann de Kergret.
Après avoir bataillé en demi-finale face aux Ukrainiens du Sunrise beach sport academy (2 à 0 après deux matchs remportés au tie-break), l’équipe composée de Kéran Duval, Joadel Geneviève-Gardoque, Niels Philippe-Daniel, Noubet Ngatum, Timothée Platre et Charly Samier (remplaçant) a dominé au bout du suspens les Néerlandais du ZVH Zevenhuizen (2-1).
« On a su se montrer patients et solidaires pour saisir les bonnes opportunités. On s’est battus sur tous les ballons, on était toujours à la bagarre. On les a usés », déclare Joadel, associé à Niels lors du set en or. Le joueur, membre du pôle France de Toulouse, salue le travail d’équipe, avec pour chef d’orchestre Loïc de Kergret. « On s’est tous mis au service du collectif. C’est notre parcours qui est le plus beau. Du début à la fin, on a tous vécu les mêmes émotions. »
Parmi les favorites de leur finale à 8 (tête de série n° 2), les Rétaises emmenées par Saofé Duval, Romane Sobezalz, Elsa Descamps, Pia Szewczyk, Alex Merle et Marine Kinna ont chuté en barrage d’accession à la demi-finale face aux Hongroises de l’Édra Tata (1-2, 12-15 au golden set). « C’est une contre-performance par rapport à l’objectif qu’elles s’étaient fixé, et une vraie déception par rapport à l’adversité », commente le président. Il est malgré tout très fier du parcours du collectif. « Ça se joue sur des détails. Elles perdent au golden set contre les Hongroises qui terminent vice-championnes d’Europe. »
Pour leur premier match, les filles du RBC avaient concédé le nul face aux Lituaniennes, futures médaillées de bronze. « En sport, on ne perd jamais. On progresse, lâche Loïc de Kergret. Contrairement aux garçons qui ont vécu un “vrai” tour de qualification en Slovénie, les filles se sont qualifiées assez facilement. Parmi les 8 clubs, 6 pouvaient prétendre au titre. »
Ce sacre européen, pour les 20 ans du club (lire en encadré), met en lumière la qualité de la formation et du travail des entraîneurs. « On espère, aussi, qu’il motivera des partenaires à nous rejoindre », glisse Yann de Kergret, évoquant un budget de 10 000 euros pour cette participation à la coupe d’Europe des clubs 2025.
« Ce titre de champion ne protégera pas les garçons pour la prochaine campagne, en sachant que le nombre de clubs sur la ligne de départ, déjà important cette année (28 chez les garçons, 22 chez les filles), le sera encore plus en 2026. » Pas de quoi effrayer le RBC.
Pour ses 20 ans, le Ré Beach Club s’est donc offert une coupe d’Europe des clubs. « C’est pas mal, non ? », concède Loïc de Kergret, ancien international de volley-ball au palmarès long comme le bras. Parmi ses faits d’armes : une Ligue des champions remportée avec son ancien club du Tours VB. C’était il y a… 20 ans (en mars 2005) face à l’Iraklis Salonique (3-1)… en Grèce. « Un pays qui me réussit plutôt bien ! », plaisante l’entraîneur du RBC.
Il y a des succès qui marquent plus que d’autres. « Gagner une coupe d’Europe, ça n’arrive pas souvent dans une carrière. Dans 20 ans, les gars s’en souviendront encore. Quand on est sportif de haut niveau, on est toujours attaché à ce genre de résultat. »
« On joue sur le terrain, et lui nous donne les directives, avance Joadel Geneviève-Gardoque, l’un des six joueurs du collectif masculin sacré dimanche 9 novembre à Héraklion. Il est là pour orchestrer tout ça, gérer l’équipe de A à Z. Sans ses choix stratégiques tout au long de la compétition, il n’aurait pas été possible de faire ce résultat. »