Visualisation mentale en période de confinement : le plaisir par la tête pour Allan Morante (trampoline)
Pour le trampoliniste Allan Morante (25 ans), il n’est pas nécessaire de toucher la toile pour goûter son sport. C’est une conséquence insoupçonnée : même privé de sa discipline en raison du confinement, le trampoliniste Allan Morante, médaillé de bronze européen en 2018 et qualifié pour les Jeux Olympiques de Tokyo (24 juillet-9 août), prend du plaisir. Comment ? « Grâce au travail de visualisation. J’adore ça ! En ce moment, je le fais quatre à cinq fois par jour. Parce qu’il n’y a pas que la vue qui entre en jeu mais aussi la kinesthésie. Tu essaies de voir le mouvement ET de le ressentir. En trampo, ce qu’on aime, c’est de sortir idéalement de la toile, qu’une figure soit réalisée à la perfection pour se sentir planer, presque voler. Eh bien, dans le cerveau, tu arrives à recréer cette sensation. » « J’ai appris à chercher et à identifier la source des problèmes, notamment en accentuant la visualisation sur les erreurs qu’on commet souvent »
Depuis près de six ans qu’il travaille avec Claire Calmels à l’INSEP, Allan Morante (25 ans) est passé maître en la matière. « Je me suis amélioré techniquement, remis en cause sur beaucoup de choses aussi, comme l’état d’esprit pour aborder une séance, dit-il. J’ai appris à chercher et à identifier la source des problèmes, notamment en accentuant la visualisation sur les erreurs qu’on commet souvent. Mais quand tous les mouvements deviennent très clairs dans ma tête, ça change tout sur le trampo. »
S’il ne touche pas la toile ces jours-ci, son attention peut s’évader très vite. « Je suis les conseils de Claire et fais l’exercice avant de m’endormir parce que, la nuit, ça s’ancre davantage dans le cerveau. Mais je le fais dans la journée pour mon plaisir. » Soudain, et même s’il n’a pas fermé les yeux, le jeune homme semble ne plus se soucier du monde qui l’entoure. Si on pouvait le voir, on observerait son regard vide. Il vient de plonger à l’intérieur de lui-même et rebondit virtuellement. « Avec ce travail, je vais moins régresser, moins dégrader mes sensations », affirme-t-il. Ce sera toujours ça de gagné quand il reprendra le chemin du gymnase